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Le contexte historique

Pour mieux comprendre la logique défensive imaginée par Vauban, il faut au préalable se replonger dans l’histoire de Saint-Malo à la fin du XVIIième siècle. Nous sommes alors sous le règne de Louis XIV (1643-1715) et l’activité portuaire malouine va bon train. Brillants marins, les fameux « Messieurs de Saint-Malo » développent de nouvelles voies maritimes. En Espagne, ils livrent des toiles bretonnes, et rentrent avec leurs cales remplies de vin, d’huile et de fruits secs de Malaga ou Cadix. Ils ramènent également le fameux métal blanc des mines de Potosi (Bolivie actuelle), de la morue de Terre-Neuve et même du café « Moka » du Yémen. Saint-Malo devient ainsi le premier port de France, devant le Havre, avec 110 bateaux de plus de cinquante tonneaux. Conscient des enjeux de cet essor, Colbert crée une grande compagnie commerciale et favorise la construction navale. Un Collège Marine (actuelle Ecole Hydrographique) est également fondé à Saint-Malo pour contribuer à ce commerce (1669).

La fin de la paix de Nimègue va quelques peu contrarier cet équilibre prospère, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Indignés par la révocation de l’Edit de Nantes (1686), les pays protestants anciens alliés de Louis XIV vont s’unir contre lui. Il s’ensuivra une guerre de neuf ans, pendant laquelle la France sera seule contre la Ligue d’Augsbourg qui regroupe la Hollande, la Suède, les princes Allemands protestants, l’Empereur d’Autriche et le roi d’Espagne. Après avoir chassé Jacques II, allié de Louis XIV, les Anglais le remplacent par le protestant Guillaume III d’Orange et rejoignent la coalition. Le commerce malouin Ibérique semble alors menacé.

Petit Bé - Fort Vauban Saint Malo

Au coeur de ce conflit européen, la course, tel qu’on l’entend à l’époque, va connaître un développement très rapide. Cette pratique consiste à armer des navires de commerce afin d’assurer leur protection et prendre part à la défense de l’État. Dès lors, le métier de corsaire va être consacré par l’usage et garanti par les souverains. Ces « pirates légalisés » vont recevoir une lettre de marque du Ministère de la Marine qui les autorise à capturer les vaisseaux de commerce ennemis, à vendre les marchandises saisies, et à conserver la majeure partie des bénéfices. Pendant la guerre contre la Ligue d’Augsbourg, Vauban écrira d’ailleurs à Louis XIV « qu’il faut de toutes manières favoriser la course tant que durera la guerre ». En effet, comme l’a très bien compris Colbert qui encourage ces méthodes, cette alternative peu coûteuse permet de ruiner l’économie des pays visés.

Les armateurs et les négociants malouins vont ainsi réaliser des profits considérables. Ils s’attirent la bienveillance du Roi qui leur octroie des avantages comme des titres de noblesse. C’est à cette époque que se distinguent de grands corsaires tels Dufresne à bord du Comte de Revel ou encore Duguay-Trouin à la barre du Danycan notamment.

Premières victimes de ces fougueux Malouins, les Anglais tenteront à plusieurs reprises d’attaquer le cité corsaire (lire les attaques maritimes vues du Petit Bé). Il devient donc urgent d’organiser la défense de Saint-Malo.

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